Sur la corde raide - Nihahsah

Je regarde la réponse de ma mère. Evidemment à l'autre bout de la ville. Je pousse un soupir et me prépare mentalement à la traversée de la ville qui va, en plus, me coûter les yeux de la tête. Après avoir un peu navigué dans le dédale je fini enfin par rejoindre ma destination. Mon regard se pose autour de moi, évidemment au bord de l'eau, ils doivent être plusieurs dans le coin.

De jeunes enfants m’accueillent, sachant apparemment que je me rendrait ici, je leur fait un sourire bienveillant et les remercie avant de pénétrer dans la maison en bois et arriver sur une terrasse. J'y retrouve ma mère partageant le repas d'un très vieil homme. Ça sent drôlement ça, je sens mon estomac se contracter légèrement, il faut croire que ça m'à donné faim toutes ces histoires .
Ma mère prend la parole et me présente, confirmant qu'il s'agit probablement du chef local, mon cœur se gonfle de fierté pour ce vieil homme qui détient la sagesse de toute une vie.

Puis viens le moment ou je dois m'expliquer. Le moment ou ce n'est plus seulement ma famille qui est en jeux, ou tout prend une dimension plus grande. Il n'est plus seulement question de vengeance ou de trahison, un combat de longue haleine s'engage pour l'Afrique j'en suis persuadée.
Au moment ou j'allais répondre mon rêve de Mnésis me reviens en mémoire. Cette créature du destructeur ... pourrait elle être revenue ...

Je m'assieds entre ma mère et le vieillard, me préparant à relater ce que je sais.
Je ne sais pas de quoi vous avez déjà parlé, alors je vais vous dire tout ce que je sais. Je jette un regard à ma mère, pour la réconforter.
Il y à quelques mois mon père c’est mis à changer, s’éloigner petit à petit de notre famille, jusqu’au jour ou il à totalement disparut. Il travaillait, et travaille probablement toujours chez total. Il est visible que le sujet me touche et qu’une colère sourde me prend. Seul mon frère Djibril c’est rendu compte que c’était bien plus qu’une histoire de vieux couple, une histoire d’ensorcèlement selon lui. Et il c’est lui aussi mis à travailler chez Total afin de pouvoir en savoir plus. Il faisait régulièrement des rapports à ma mère et jusqu’à il y à peu, nous étions sans nouvelles. Nous pensons que mon père est tombé sous la corruption du Destructeur … J’en suis certaine en fait … Je ressent une honte immense à la trahison de mon père, comme si j’avais moi-même trahis les miens.

Il y à quelques jours je me suis réveillée enchaînée à une chaine, pas n’importe quelles chaines bien sur, des chaînes en or … même pas en argent, mais en or. Combien de nos ennemis connaissent ce secret ? Bien peu … Cet homme m’à confirmé que c’est mon père qui avait aidé à ma capture, et probablement révélé comment me garder captive.
Il y avait un humain, du genre bien habillé, qui parle bien et qui donne des ordres. Et avec lui un fomor. L’humain à présenté son groupe comme étant les architectes d'un monde nouveau, qu’ils libéreront des carcans qui le brident afin d’offrir une nouvelle aube pour l’humanité. Mon ton est maintenant plus amer que colérique.

Ils voulaient ma participation à leur entreprise, je me remémore le rêve et mon cerveau turbine sous toutes les significations cachées qu’il pourrait avoir. Devant mon refus ils ont menacé de s’en prendre à ma petite sœur Mélissandre. Ils voulaient me faire rencontrer la tête de leur projet mais un Simba, Dajan Kamblès, est soudainement intervenu, il à tué mes ravisseurs et nous nous sommes enfuis par son royaume umbral, un reflet de Gaie telle qu’elle devrait être, pure et saine. Il est apparemment membre de la Pride de Black Tooth, qui ne compte pas que des enfants de cœur, mais aussi des assassins.
Il était la car son chef, enfin son roi légitime, pense que le destructeur est à l’œuvre, en particulier la ou il m’à trouvée. Sous couvert d’une mission humanitaire destinée à construire un village et un hôpital pour des populations indigènes dans la forêt, il s’agit en réalité d’une opération financée par le groupe Total, il semblerai qu'il creusent profondément dans le sol, comme une mine à ciel ouvert. Les populations ont été asservies pour participer à l’excavation du site.

Dajan m’à recontacté quelques heure plus tard et nous avons convenus d’un café. Il m’à expliqué que son chef de Pride m’avait collé un de ses frère sur le dos, du genre cruel et violent. Apparemment la totalité de son Pride se serait déplacé à Lagos.

Et c’est lors de ce rendez vous que j’ai reçue un appel de mon frère Djibril … Me disant qu’il avait des informations sur mon père. Il m’à donné rendez vous en fin d’après midi … Il n’avait pas l’air bien du tout. Du coup Dajan à voulu m’accompagner, et alors que nous traversions le marché Korben, le fou furieux de Black Tooth c’est mis à nous tirer dessus. Nous nous sommes séparés, et me voila.

J'ai fait plusieurs rêve de Mnesis depuis les premiers évènements. Je prend un ton solennel malgré les sentiments qui m'habitent. Dont un juste avant de vous rejoindre, j'étais un de nos ancêtres, lorsque nous étions les rois de ce monde, en des Temps si reculés que nous sommes les seuls à nous en souvenir. Et je n'étais pas seule, TOUT les métamorphes étaient la, dans un age ou nous agissions tous de concert pour Gaia ... L'alliance solaire ... Et malgré tout ça nous courrions vers un
un ennemi, un enfant corrompu du destructeur dont nous ne savions pas si nous allions en réchapper ...

Il est visible que je ne sais même plus quoi ressentir, la peine, la colère, la honte, l’amertume et la peur pour ma famille se battent au plus profond de moi. Je soupir une nouvelle fois et me passe la main sur les yeux, me frottant l’arrête du nez. Dragon ... Veille mes pas ....

Je me demande si ce rêve n'est pas pour me rappeler les anciennes alliance, me montrer que quelque chose de terriblement puissant est de retour, et que nous aurons besoin une fois de plus d'être unis... Ce montre que nous avons oublié serait il emprisonné dans notre sol ?

Le vieil homme fait suivre tes paroles d’un long silence, sans que tu puisses décrypter les traits burinés par le temps de son visage. Il se sert alors dans la marmite une assiette de poisson avant de te la tendre.

- Tu dois être affamée. Manges petite.

Il se tourne vers ta mère :

- Vous avez eu raisons de venir nous consulter. Tu ne sais pas qui est ce « nous », mais cela semble assez évident de son côté pour ne pas qu’il s’étende sur le sujet. Voilà longtemps que les forces du Grand destructeur lorgnent sur la terre de nos ancêtres. Après avoir corrompu le cœur des hommes blancs, il veut à présent détruire celui de l’homme d’Afrique en pervertissant son mode de vie. Aujourd’hui, nos enfants veulent vivre dans les villes, comme l’homme blanc, et oublient que nous, africains, avons une tradition de respect de la terre où nous vivons, d’harmonie.

Il pousse un long soupir, puis reprend :

- Cette harmonie, nous la devons à nos ancêtres, les Rois Reptiles qui livrèrent de nombreux combats lorsque le Grand destructeur devint fou. C’était alors l’Âge des Rois.

Il marque une pause, comme perdu dans un lointain souvenir.

- Mais le Grand Destructeur en eu assez d’échouer face aux Rois de cet Âge. Il envoya l’un de ses plus puissant émissaires, un avatar de la Bête-de-guerre pour porter le coup final de son Apocalypse. Le Roi Saurien, Mokoubano, sut que les siens ne pourraient faire face seul à un tel adversaire. Il fit alors appel aux autres enfants de Gaïa, même le loup qui ne s’était pas encore retourner contre les autres change-formes, pour vaincre ce terrible adversaire. Tous acceptèrent et ainsi naquit l’Alliance solaire. Ainsi est-ce ce que me révéla le rêve-dragon.

Il ferme les yeux, faisant silence pendant de longues secondes, jusqu’à ce que tu t’inquiètes que le vieil homme ne soit tombé dans le sommeil. Il ouvre pourtant là nouveau les yeux et t’adresse alors un regard vertical :

- Tout ceci n’est pas une coïncidence, enfant. Tu dois remonter le chemin de la mémoire pour comprendre les songes de rêve-dragon qui te sont adressés. Nous sommes aux portes d’une nouvelle ère, les pièces de l’échiquier spirituel sont en mouvement. Tu as été choisie, enfant, portes ce fardeau du mieux que tu le pourras.

Sur cette étrange prophétie, le vieillard saisit sa propre assiette avant d’avidement engloutir un morceau de poisson.

Maintenant qu'il me le dit je me rend compte qu'en effet, je suis affamée et l'idée de manger ce plat qui me chatouille les narines depuis un petit moment suffit à m'apporter du réconfort.

Je suis la discussion dans un silence religieux, attentive mais la bouche pleine. La confirmation du vieillard sur mon rêve me rassure, je n'avait pas si mal compris, il me manquait simplement cet ancien savoir.

A la sombre prophétie qu'il m'adresse je ne peut m'empêcher d'être légèrement agacée. *C'est clair comme de l'eau de boudin tout ça*. Je lance un regard sceptique à ma mère. *Enfin ne te plaint pas ma vieille, il parait que les Gumagans sont TOUS bien pires*.

Une fois mon assiette fini, je me sens abattue, tout ce qui nous tombe dessus, sur notre famille et moi m'accable.
Après de longues secondes je fini par me reprendre lançant un regard perçant au vieillard. Serez-vous apte à protéger ma famille pendant que porterai ce fardeau ? Je ne pourrai m'y adonner complètement en sachant que ce qu'il en reste n'est pas en sécurité. Il est clair que la sécurité des miens est très important pour moi, mais en plus de savoir ma famille en sécurité, cette question me permettra de savoir si les Mokolé Mbembe seront près à m'aider dans ma tâche.

Un vent léger vient caresser les eaux calmes de la lagune, jusqu’à les faire frissonner. Un vent agréable sous le soleil écrasant. Les saveurs pimentées du poisson chauffent encore ta gorge, et les propos énigmatiques du vieux Mokolé ne te satisfont qu’à moitié dans ta quête de réponses. Le vieux bonhomme semble d’ailleurs s’en amuser, et c’est avec un rire rauque qu’il accueille ta dernière requête.

- Et dis-moi donc, petite, comment le vieux papa Opeyemi pourrait bien protéger ses enfants qui sont plus jeunes et vigoureux que lui. Non, enfant.

Il affiche un sourire aux dents éparses, comme pour répondre à un trait d’humour perceptible de ses seules oreilles. Il ajoute ensuite :

- Le bananier pousse, faire grandir ses fruits et meurt. Ainsi se déroule le cycle du temps, ainsi se transmettent les secrets de rêve-dragon. J’ai fait mon temps, j’ai gardé le secret qui était le mien et mes enfants ont grandi. Bientôt le cycle du temps viendra prélever son dû, mais tu es à présent la gardienne qui me succède, enfant. Il te reviendra à toi de faire le choix de ce que tu en feras. Ce fardeau est désormais le tien, j’en suis désolé petite.

Tu notes au passage que ta mère porte son regard sur toi, sans que tu puisses y démêler la surprise de l’angoisse. Elle prend la parole d’une voix blanche mais toujours emplie d’un profond respect :

- Papa Opeyemi, Nihahsha n’est encore qu’une enfant, pourquoi lui faire porter le poids de tout cela sur les épaules ?

Le vieux se relève difficilement, en prenant appui sur le bras de ta mère.

- Je suis fatigué maintenant. Je vais aller reposer un peu. Accompagnes moi donc, enfant, dit-il en faisant mine de ne pas prêter attention aux récriminations de ta génitrice.

Alors que tu le conduis dans la cabane de planches tandis que sa main s’appuie sur ton épaule, il dit :

- Ton temps s’ouvre, petite, et je pressens qu’il verra de nombreux bouleversements. Nous autres avons toujours été les gardiens de la mémoire de la Terre-mère depuis le Grand-œuvre du Destructeur, mais tu es au carrefour du cycle. Il s’assoit sur une simple couche fait d’un matelas dépenaillé et d’un drap élimé. Notre race attend le retour des Rois, le futur du Rêve-dragon. Ce temps est venu, et il te reviendra sûrement à toi de d’en ouvrir les portes ou de les fermer à jamais.

Il tend une main décharnée vers un petit meuble au pied de son « lit » et ouvre un tiroir. Il glisse ce qu’il en a retiré dans ta propre main avec un nouveau sourire édenté.

- Ceci t’y aidera. C’est une précieuse relique sur laquelle les nôtres veillent depuis des millénaires. Il permet de passer dans l’Autre-monde. Fais-en un usage averti, et ne froisses pas les habitants de l’Autre-Monde. Le moment venu, tu devras en fouler les terres spirituelles jusqu’à trouver ton chemin vers le reflet de la Terre-mère lorsque nous en étions les Seigneurs, car là-bas s’y trouve un vestige de l’Alliance solaire. Maintenant vas, enfant, et marches sous la protection du soleil. Sois prudente, le mal se cache parfois dans le sourire de l'ami, et le bien dans les manigances de l'ennemi.

Il s’allonge, laisse échapper un long soupir, puis se tourne vers le mur en te tournant le dos. Une manière comme une autre de te signifier la fin de votre entretien… Dans ta main, un bijou gris de la taille d'une pièce suspendu à un cordon, dont tu ne parviens pas à déterminer la nature de l'alliage. Rond, il est percé en son centre. Ta première impression est que c'est particulièrement laid pour un bijou.

La réponse de papa Opeyemi concernant la protection de ma famille ne me satisfait pas, mais alors pas du tout, et je l’affiche avec un rictus désapprobateur. Mes poings sont serrés lorsqu’il continue son énigmatique diatribe me laissant dans l’ignorance de ce que tout cela signifie réèllement. Mais malgré la colère qui couve en moi j’ai du mal à ne pas me sentir attirée par ces paroles, à vouloir comprendre ce qu’il en est réèllement mais surtout de quoi suis-je devenue la gardienne. Tout cela est si soudain.

Le regard de ma mère, ainsi que ses paroles ne font que confirmer mes soupçons, je me retrouve empêtrée dans quelque chose qui est au-delà de ce que je peux imaginer, et d’une importance qui dépasse ma simple existence.

J’accompagne l’ancêtre dans la cabane, l’inquiétude de ma mère ayant étouffé mes questions. Ses paroles donnent un peu de forme à ses propos un peu plus tôt. Et ce qu’il me dit me fait peur. La charge qu’il place sur mes épaules m’effraie. Je suis trop jeune, trop inexpérimentée pour porter un tel destin, un destin qui impactera les miens dans leur ensemble. Je suis prise d’un frisson incontrôlable, et malgré la chaleur j’ai froid l’espace d’un instant.

Et encore une fois je me retrouve avec le souffle coupé. L’alliance solaire, ce rêve que m’a montré la mémoire-dragon. Je suis persuadé que tout est lié à ça, mais comment puis-je moi être investie d’une telle tâche… Moi qui hais les loups-garous pour ce qu’ils ont fait endurer à mon peuple sans jamais exprimer le moindre remords. Encore une fois mes poings se serrent, je ne sais même plus mettre de nom sur les émotions qui m’assaillent tellement je suis tiraillée entre la rage, la tristesse, la peur et l’émerveillement.

Je respire, me forçant à grand renfort de claques mentales à rester maitresse de moi-même. *Ça ferait tâche te succomber à la Rage maintenant…* C’est alors que je comprends que papa Opeyemi va me remettre une relique de grande valeur pour les Mokolés, je suis un peu anesthésiée par toutes ces nouvelles.
Et c’est effectivement un précieux fétiche qu’il me remet, il me permettra de passer de l’autre côté… je te la main devant celle qu’il me tend, silencieuse, pour recevoir le précieux présent. Qui s’avère très particulier, je lève un sourcil. *Je m’attendais à… un bijoux plus classe, ou plus joli*. Cette pensée allège un peu les peines de mon cœur, bien que je n’arrives pas à me défaire de ce trop-mais-pas assez d'informations que je viens de recevoir. *Putain, mais je ne sais même pas ce que je dois faire, ni par quoi commencer.*

J’ai l’impression de porter un fardeau trop lourd pour moi.
En sortant de la hutte j’accroche le bijou autour de mon cou puis le glisse sous mon débardeur tout en rejoignant ma mère. Je m’arrête à ses côtés, silencieuse, observant l’infinité des flots. Mon silence parle pour moi, je ne le suis pas souvent mais généralement cela annonce le vent qui précède la tempête. J'inspire une grande goulée d'air, m’imprégnant de l'air marin avant d'expirer bruyamment… Je me pince l’arête du nez et lance un regard mi implorant, mi résigné, le tout accompagné d’un sourire désolé à ma mère.

J'ai du mal à savoir si les choses s'améliorent ou s'empirent, la tout de suite... Je sais qu'elle à compris plus de chose que moi, j'ai vu la pâleur de son visage et son angoisse avant que le vénérable ne m'emmène dans sa hutte.

Le regard de ta mère se porte sur les eaux de la lagune, tandis qu’un héron vient paresseusement se poser sur la rambarde de bois de la petite terrasse. La poitrine de Susilawati se soulève pour exhaler un long soupir, avant qu’elle ne ramène des yeux emplis d’inquiétude et de tristesse dans ta direction.

- Je ne sais pas non plus. On dirait que le sort s’acharne à briser une famille que j’ai mis des années à construire. Elle se reprend. Les mots de Papa Opeyemi me sont aussi obscurs parfois, mais je connais la légende de l’Alliance solaire. Pour être tout à fait honnête, je n’y ai jamais vraiment cru, pensant qu’il s’agissait d’une parabole sur la nécessité de l’union des créatures de Gaïa pour détruire le pouvoir du Grand destructeur. Mais Papa Opeyemi semble y accorder beaucoup de crédit, et il paraît convaincu que l’adversaire qui semble se dresser sur nos terres nécessite la reformation de cette Alliance.

Son regard se charge de compassion à ton égard :

- Je devrais être emplie de fierté, mais en réalité je suis terrorisé car il laisse entendre que c’est à toi que revient la tâche de reformer cette légendaire Alliance. Je voudrai tellement t’aider et t’en dire plus, mais  en réalité je me sens impuissante, car je ne connais que peu de choses sur cette période de l’Âge mythique. Néanmoins, je sais que l’Alliance Solaire s’appuyait sur un puissant fétiche, le Fléau de Zoltorne. Je n’en sais guère plus, mais je sais qui pourrait t’éclairer sur ce sujet. Il se trouve dans le quartier d’Alimosho. Elle te donne l’adresse d’une petite boutique. Demandes Maputu. C’est un puissant sorcier, quoi qu’en laisse penser son apparence.

Elle marque une pause, alors que le héron semble vous considérer avec curiosité puis reprend son envol, sans doute finalement peu concerné par les affaires de cette Alliance solaire.

- Je m’inquiète pour Djibril aussi. Je ne sais pas comment votre père, l’homme que j’ai aimé,  puisse à ce point avoir changé… Elle hésite… Je voudrai voir Djibril, mais je dois m’occuper de Mélissandre. Et c’est toi qu’il a contacté, je pense qu’il avait une bonne raison. Je ne sais si c’est trop te demander, mais pourrais-tu commencer par retrouver Djibril. Il n’est pas encore trop tard pour votre rendez-vous. Je m’occuperai de ta sœur, je ne veux pas la laisser trop longtemps seule.

Au loin l’orbe solaire, commence lentement à décliner, mais sous les tropiques, la nuit tombe tôt et tu sais que d’ici une heure il fera déjà sombre.

J'écoute avec une attention aiguë et la boule au ventre les paroles de ma mère. Malgré la fierté d'être choisis pour cette quête le timing n'aurait pas plus mal tombé, ma famille se déchire de l'intérieur et sur mes épaules, bien seules, repose l'avenir des enfants de Gaïa ici, sur ces terres anciennes. Je prend une grande respiration, à pleins poumons, avant d'expirer bruyamment, la nervosité concernant la tache titanesque qui m'attend me donnant la nausée. Je regarde ma mère et acquiesce, oui il est encore temps pour que j'y aille, je ne vais pas perdre plus de temps.

Au fur et à mesure de mes dernière paroles je me recentre, mettant de côté toutes les pensées parasites concernant ma tâche pour ne me concentrer que sur mon frère bien aimé, pour lequel j'ai peur. Je le ramènerai maman, occupe toi de Mélissandre. Je me dirige hors d'ici, à la recherche d'un taxi, que j’appelle si il le faut, en demandant d'être déposée à proximité de l’entrepôt 18, mais sans donner l'adresse exacte par pure mesure de précaution. *Je suis en train de devenir parano... Et il va me falloir une moto au plus vite, je serais plus mobile qu'avec une voiture, dont je ne peux même plus me servir parce que l'autre psychopathe m'à dans le collimateur...*